«Les seuls qui se sont plaints [...] sont la direction de l'Union des artistes et l'Association nationale des doubleurs professionnels.»
Ce n'est pas parce que le public en général ne suit pas les dernières actualités du milieu du doublage qu'il en ignore les changements. La majorité des québécois qui écoutent une production doublée va préférer la version québécoise à la version française, sans même le réaliser. On a qu'à comparer la réaction tiède du Québec pour la version française (très) parisienne de «Tropic Thunder» avec celle reçue internationalement (Robert Downey Jr. était même en nomination pour un Oscar pour son rôle, fait plutôt rare pour une comédie grand public).
«... rien ne distingue vraiment la grande majorité des doublages québécois de ceux européens, si ce n’est que tout est meilleur dans les derniers.»
C'est une opinion, pas un fait. Je ne suis pas certain que les familles qui ont payé pour aller voir «Shrek The Third» au cinéma en 2007 ont vraiment apprécié, tout comme les Français n'apprécieraient pas un doublage en joual comme celui de «Slap Shot» ou de «Goon».
«Ils n’imaginent pas James Bond en train de parler joual ; ils savent que c’est un Anglais.»
C'est pour ça qu'ils préféreraient le voir parler... avec un accent français? Je ne suis pas certain de comprendre le point de l'auteur. Est-ce que les Français auraient préféré que Jack Bauer soit doublé par un québécois parce que Kiefer Sutherland est un acteur canadien?
«Ainsi, le gouvernement du Québec n’aura plus à subventionner des doublages superfétatoires. Une belle économie pour les Québécois.»
Ici, l'auteur semble penser que le Québec paie de sa poche pour le doublage de productions internationales. Bien que l'industrie soit subventionnée (comme bien d'autres, d'ailleurs), nul besoin d'être un expert pour savoir que c'est le distributeur qui décide si investir dans un doublage québécois est profitable, pas le gouvernement. Et s'il a les moyens d'annuler une superproduction de 90 millions de dollars comme ç'a été le cas avec Warner Bros. et «Batgirl» récemment, il a amplement les moyens de se soucier d'une industrie précaire qui rapporte beaucoup plus d'argent qu'il en coûte pour la tenir en vie.